Lundi 4 février, le « Prix du ravalement, mention spéciale décor fixé sous verre » de la ville de Versailles est décerné aux travaux sur l’immeuble du 98 rue de la Paroisse, à deux pas de la Place du marché. Le prix récompense la restauration d’une enseigne exceptionnelle au-dessus de la boulangerie Le Chant du Coq. L’opération est le fruit d’une collaboration entre artisans versaillais. Le sauvetage a aussi été rendu possible par la volonté de 12 copropriétaires d’un immeuble de Versailles et de son syndic, tous bien décidés à sauver un petit morceau de patrimoine. Cerise sur le gâteau pour les propriétaires : grâce à l’engagement du syndic VPàT Immo, la ville de Versailles a finalement repris à sa charge la majorité des frais de travaux.
Patrimoine en danger
Au premier étage du 98 rue de la paroisse, à Versailles, subsistaient les vestiges d’une enseigne d’époque. Le « fixé sous verre » portait les couleurs de la Maison Chesneau, une boulangerie-pâtisserie fondée en 1816. Ce type de panneaux était très commun pour les commerces de bouche jusqu’au milieu du XXe siècle. Mais elles ont aujourd’hui presque disparu. Seules quatre exemples restent aujourd’hui visibles dans les rues du centre-ville de Versailles.
Sur l’impulsion d’une artisane versaillaise passionnée par ces enseignes, et la motivation du syndic de copropriété de l’immeuble, les travaux de sauvetage du panneau « Maison Chesneau » démarrent à l’été 2018. Et début 2019, l’immeuble, qui abrite toujours une boulangerie appelée aujourd’hui « Au chant du coq », arbore avec fierté une enseigne d’époque pleinement restaurée.
Les artisans versaillais à l’œuvre
Pour sa restauration, les divers éléments ont été minutieusement préservés ou reconstruits par des artisans locaux. Le projet était orchestré par Virginie del Corral, restauratrice professionnelle, qui dans son atelier a minutieusement recréé les lettres d’or de l’enseigne puis les a appliquées sur le verre. Cette technique dite du verre églomisé a connu son apogée à la Belle Epoque. Elle est caractéristique d’un savoir-faire français, aujourd’hui presque disparu.
La peinture centrale sur toile a quant à elle été confiée à l’Atelier du Soleil, à Versailles. Le décor représentant des gerbes de blé, vieux d’au moins 130 ans, s’est avéré particulièrement difficile à sauvegarder de par la grande fragilité du matériau. Les spécialistes de la restauration de tableau ont pu réhydrater et retoucher la toile ancienne, que les restaurateurs pensaient perdue.
D’autres artisans de la région ont apporté leur concours : la menuiserie Huet à Buc a fabriqué un châssis sur mesure tandis que le miroitier Bougard au Chesnay a assuré les finitions vitrées.
Copropriétaires solidaires
Les travaux de restauration d’une façade restent à la charge des propriétaires du bâtiment. Pour cet ensemble de 12 copropriétaires, il n’y a pas eu à hésiter ! Les versaillais étant très attachés à la l’Histoire et au patrimoine, participer à la restauration de l’enseigne était une évidence.
VPàT Immo en chef d’orchestre
Au syndic revient la lourde tâche de faciliter et gérer le projet, son financement, son déroulé, ses prestataires… De la première présentation du projet aux copropriétaires, à la signature de la commande des travaux en assemblée générale, en passant par la demande d’autorisation de travaux d’urbanisme, le syndic de l’immeuble s’est impliqué à chaque étape du processus. Le syndic est également le responsable du budget de la rénovation, et de l’information régulière des copropriétaires.
VPàT Immo, un syndic engagé
Pour un « coup de pouce » conséquent pour ses copropriétaires, VPàT Immo a œuvré pour faire subventionner les travaux par la ville. Une fois les travaux engagés, la ville de Versailles a finalement financé la restauration à 80%. Le résultat est visible rue de la Paroisse depuis le début de l’année 2019. Une réussite collective dont tout l’immeuble peut être fier !
En savoir plus :
Virginie Del Corral, restauratrice, delcocreation.com
